J’ai cherché depuis quelques jours des mots qui auraient pu t’apporter quelque réconfort mais pour avoir moi aussi subi pas mal de séparations dans l’année écoulée je sais que rien de ce que peuvent dire les autre n’y fait et on est toujours bloqué sur cette envie de crier à l’injustice.
J’étais en train de lire un livre sur la culture celtique et par hasard, ce soir dans le chapitre que j’ai lu il s’agissait de la vision qu’avaient nos ancêtres de la mort.
A mon avis, ces phrases sont de nature à apaiser le chagrin et représentent un fantastique espoir. Au delà de la croyance religieuse (qui n’est pas le thème du livre que je lis) ce sont des considérations philosophiques tout à fait recevables par tout le monde. Il ne faut pas perdre de vue qu’il s’agissait de nos ancêtre et d’un héritage oublié, mais pourquoi n’auraient ils pas moins raison qu’à notre époque ?
ça commence maintenant:
Les celtes n’avaient pas peur de la mort et ne la redoutaient pas pour leur proche. Elle n’apparaît qu’une étape comme les autres en principe la dernière mais pas la plus redoutable. Ce n’est qu’une nouvelle expérience peu propre à nous effrayer et qui n’a d’importance que parce qu’elle est la porte franchir pour accéder à notre condition authentique et définitive. Cette conception était infiniment plus enrichissante que la vision des peuple méditerranéens. Il est dommage que les idées plutôt sinistres des latins et des grecs aient depuis la romanisation profondément marqué les esprits des descendants des bienheureux Gaulois.
Les Celtes avaient de l’existence une tout autre notion métaphysique. En vérité l’être n’est pas soumis au temps: il est. Il ne peut avoir de commencement ni à fortiori de fin. Puis-je m’imaginer l’inexistant ? Si je me demande quel sens pouvait avoir pour moi le temps quand je n’existais pas je me pose une question absurde. Ce n’est pas nous qui sommes dans le temps c’est le temps qui est en nous. Le passé n’est pas une réalité puisque c’est ce qui n’est plus. Quand je dis je suis né à telle date j’ai éternellement la qualité de né à cette date. Aussi considéraient ils que notre naissance et notre mort n’étaient que deux points de passage sur le parcours de notre éternité. C’est entre ces points que nous avons à faire nos preuves mais ni la mort, ni la naissance, ni le temps ni l’espace ne sont des absolus. Tout n’est que transformation.
On dit que l’âme du défunt quitte son corps. Il serait plus juste de dire que c’est le corps qui quitte l’âme et qu’elle continue à être ce qu’elle a toujours été. Le corps est un ensemble de sensations (visuelles, tactiles…) et de perceptions qui sont toutes des phénomènes psychiques. Quoi qu’il est soit quand vous rêvez vous perdez ces perceptions et vous les retrouvez au réveil. En Irlande comme au pays de Galles l’âme peut prendre la forme d’un petit bonhomme noir ou d’un lézard vert qui sort se promener et rejoint le dormeur avant qu’il ne se réveille.
La mort est de même nature que le rêve. L’âme perd son corps c’est à dire qu’elle cesse d’avoir les sensations et les perceptions qui lui étaient habituelles et lui construisaient son petit univers immédiat. Elle se met à éprouver des sensations et des perceptions qui lui sont tout autres et les confère une nouvelle dimension. L’ordre et la logique qui règnent dans notre perception de l’univers ne se retrouvent pas certainement dans celui d’au delà la mort, car déjà ils ne se retrouvent pas dans nos rêves. Quoi qu’il en soit selon la tradition celtique l’âme une fois libérée de son corps continue à exister dans la terre d’éternelle jeunesse.
Les phrases ci dessus sont tirées du livre de Yann Brekilien – La mythologie celtique.
Quoiqu’il en soit, aussi dur que cela puisse paraître à entendre il n’a pas de meilleur remède au chagrin que le temps.