Un appel en absence et un message… La société avec laquelle j’ai passé deux entretiens m’informe qu’ils ne feront pas de recrutement en 2008, mais que bien sûr je restais le candidat privilégié dans le cas où gna gna gna… La maison que j’ai vue à louer à 500 € était en fait à 950 € suite à une erreur lors de la rédaction de l’annonce. Les salaires augmenteront mais ils ne sont pas sûrs que ça se fasse en 2008 suite à la réorganisation du service gna gna gna…

Il y a vraiment des jours où on a envie qu’une grand mère vous tende un plat de cookies en vous disant: Mangez-en un vous verrez après tout ira beaucoup mieux…

Je ferais mieux de dire première sortie depuis 3 ans. J’ai l’impression que cela fait une éternité que je n’ai pas ressorti mon vélo. Nous somme à la mi-février et il y a un soleil radieux. Qui imagine qu’il y a deux ans nous étions sous la neige ? C’est amusant de voir tout le monde qui ressort aux premiers rayons. Les grands-mères avec leurs petits enfants, les vieux qui marchent  le long des routes avec leur canne. Ceux qui vont voir où en sont les travaux de la commune, alors qu’il ne s’agit que d’une route que l’on goudronne…

Cette ré-oxygénation  soudaine est propice à la réflexion au fur et à mesure des situations que l’on croise. Tiens est-ce que je m’imagine habiter ici ? Si j’achetais cette vieille ferme qu’est ce que j’en ferais. Tiens j’avais jamais vu qu’il y avait un accordeur de pianos ici en pleine campagne, que peut-il bien faire de ses journées ? Pourquoi Décathlon met-il des cales-pieds sur ses VTT ? Cette dernière question m’a tenu à l’esprit un certain temps. Je ne vois toujours pas une raison valable à ce choix. Je m’imaginais les ingénieurs qui ont conçu ce vélo.

« -Tiens Gérard, regarde j’ai eu l’idée du siècle ce matin, le rockrider, on va lui mettre des cales-pieds.

-Tu es sûr ? C’est la chute assurée en descente si jamais il y a une ornière.

- Mais oui mais c’est ça le concept du VTT, tu payes pour tomber. Comme ça le gars il pourra parler fièrement de ses chutes avec ses collègues autour de la machine à café le lundi matin. Il pourra même exhiber ses bleus. Dans l’idéal il aura une balafre à la figure, ça fait viril auprès des secrétaires, genre cadre dynamique qui n’a peur de rien. »

Bon moi je ne m’en vanterai pas d’être passé 3 fois par dessus le guidon, d’être resté planté dans la boue parce que j’avais laissé pendouiller les cales-pieds et d’avoir du monter une cote à pied à cause des ornières qui bloquaient les pédales, toujours à cause de ces foutus cales-pieds…

Hier et avant-hier, j’étais en mission chez un client à Chasseneuil du Poitou, là où j’ai passé trois années formidables (mes trois dernières années de fac). Le midi, installé à ma table au restaurant, j’ai mangé avec un sentiment étrange mais agréable. Je suis né en Touraine, j’y vis, je me revendique Tourangeau, j’ai assez clamé dans mes posts que je détestais voyager, que je n’arrive pas à dormir à l’hôtel. Mais là ce n’était pas pareil, je me sentais chez moi. Pas comme quand on rentre chez soi et que l’on retrouve ses chaussons, mais tout de même apaisé, comme si c’était normal que je sois là.

Au fur et à mesure que le sentiment s’est installé, les souvenirs sont remontés à la surface de ma conscience, les bons surtout. Mon projet de fin d’année de Master sur le campus, une nuit à compiler mon premier noyau dans l’appart de Vaness et David, Antoine et ses DS, Sylvain et sa passion pour l’animation. Egalement des sentiments concernant mon appartement: l’odeur des pluies d’orage en été (les orages sont fréquents sur Poitiers), le brouillard sur le Futuroscope.

Ce n’était pas une crise de nostalgie comme je peux en avoir souvent, qui me font regretter un temps à jamais révolu, non j’étais là comme un rouage de cet environnement, pas indispensable à son fonctionnement mais qui a toujours sa place quand il revient. J’ai pris beaucoup de recul sur ce que je vis en ce moment, notamment ma recherche d’appartement (oui la transition est un peu dure). A chercher l’appartement idéal avec la superficie maximale, j’avais oublié tous les bons moments que j’ai pu passer dans un petit volume, mais peu importait sa superficie, l’esprit n’était pas focalisé sur ce point.

Je me suis donc remis à la recherche non pas de l’endroit qui flattera le plus mon égo en terme de rapport/surface, mais du toit qui abritera mes nouvelles joies. Quand un peintre peint, avant de commencer il ne se plaint pas que la toile est trop petite, il est concentré sur le sujet et au résultat le support se fait oublier. Hé bien je pense que c’est pareil pour mon logement.