« Tu verras devant l’obstacle, on se révèle ». C’est une phrase des paroles de la chanson « l’imprudence » de mon chanteur préféré Alain Bashung. En hommage, je voudrais revenir sur ces mots. Je me faisais la réflexion hier soir à l’escalade, alors que nous étions en train de tenter un mouvement difficile dans un bloc. J’ai été étonné après une dizaine d’essais de ce mouvement de constater qu’à l’essai suivant j’y ai mis une hargne dont je ne me croyais pas capable pour finalement le réussir.

J’ai recherché en me couchant hier soir d’autres exemple de cette formidable mobilisation d’énergie dont on est capable à un instant précis pour aller au delà de nos capacités. En tir à l’arc par exemple, il y a une discipline que j’adore qui est le tir par équipe. Nous sommes trois et chacune de nos flèches s’ajoutent en cible face à l’équipe adverse. Même si ce n’est jamais agréable pour le moral, j’aime toutefois les moments où l’équipe est menée de quelques points et où chacun se surpasse. On est alors tout surpris du niveau de son coéquipier et de son propre niveau dans ces circonstances.

Je me souviens également de ma première grande voie d’escalade à Ailefroide. 450m à effectuer en 12 longueurs sans vraiment d’expérience du naturel. J’ai bien senti sur la fin une baisse de régime, pas forcément physique mais la tentation de se laisser aller au vertige, à la fatigue et à l’abandon de soi. Cependant la soif d’atteindre le sommet a pris le pas et alors que ma condition physique s’était dégradée sur les dernières longueurs, j’ai enchainé avec aisance les 3 ou 4 derniers relais.

Il y a aussi des contre-exemples dont j’ai été victime la semaine dernière. Il s’agit généralement de travaux à la maison, lorsque l’on est pressé de finir et que pour le coup on soulève une charge trop lourde pour nous, on accélère le rythme pour brûler le plus de branches possibles dans la soirée même si la nuit est tombée, on fait tourner 2 ou 3 bétonnières de trop. Dans tous ces cas j’en ai payé les frais, par des tendinites, des vertèbres déplacées, ou encore une intoxication due à une inhalation répétée du pollen présents dans les branches des tuyas.

Il y a donc des défis à reveler qui valent la peine et qui sont valorisants lorsque l’on se surpasse pour les atteindre et une mauvaise gestion de ses capacités due généralement à une envie d’en finir.

(Oui pour les puristes, la chanson parlait plutôt de faire le premier pas en direction d’une jolie fille,mais j’ai nettement moins d’expérience dans ce domaine que dans le domaine sportif)

Written on mars 19th, 2009 , Escalade, General, Réflexions, Tir à l'arc

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