Non, pas dans le sens dans lequel vous l’entendez à la première lecture. Cela fait quelques temps que j’essaye de mettre des mots sur ce que l’on ressent après une journée de sports. Que ce soit dans le sport « détente » tel qu’une journée à Fontainebleau ou comme aujourd’hui, lors d’un retour de compétition.
« Après l’effort, le réconfort », certes, qui dit réconfort, dit traumatisme. Il est vrai que lorsque l’on sort de sa douche bien chaude, on se sent bien. L’endomorphine fait lentement son action, on se sent flotter, on ne sent plus son corps. Puis on fur et à mesure que le corps l’élimine, c’est un déluge de sensations. Les muscles se refroidissant rappellent à l’esprit les coups que l’on pris dans la journée. Toutes les informations, les ordres que l’on a essayé d’imposer tout au long de la compétition résonnent comme un écho dans la tête.
Assouplis tes doigts ! Lève le coude en arrière ! Tire sur la corde ! Comme pour se venger de ce qu’on lui a imposé comme contraintes, les muscles se révoltent, soutenus par l’esprit. C’est un vacarme assourdissant dans la tête, alors que la chape de plomb de la fatigue s’installe doucement. Je n’ai pas connaissance de poètes du sport qui auraient pu décrire ces sensations mêlées. J’ai à l’esprit Guillaume Appolinaire qui décrivait l’ivresse d’une douce soirée sur le Rhin, un verre de vin à la main. Mon ivresse est bien plus dure avec moi.