Allongé sur ma chaise longue, je fais ce qu’il ne m’arrive que très rarement de faire: rien. La peau encore fraiche après être sorti de la piscine, je contemple le bleu immaculé du ciel et j’ai l’impression de m’y noyer. Il n’y a rien pour se raccrocher, un petit nuage-bouée de sauvetage, un oiseau providentiel, rien. Tout à coup je réalise qu’il n’y a plus rien qui ne bouge autour de moi, pas même moi. Les gouttes d’eau ont fini par renoncer à perler le long de mon corps. Même les abeilles, mouches et autres engins légers volants non motorisés brillent par leur absence. Tout d’un coup la terre semble s’être arrêtée de tourner, fatiguée elle aussi par la chaleur et voulant tout simplement profiter de cette exposition au soleil. Tout retient son souffle, les lavandes à côté de moi, le lézard qui s’est figé sur le mur, les feuilles des arbres, la queue de mon chat qui dort sous la chaise longue.
Et qui tout d’un coup un souffle d’air comme si après avoir retenu son souffle la nature soupirait pour marquer son bien-être. Je fais de même, ne pensant à rien si ce n’est de garder ce petit moment dans un coin de ma mémoire pour le raconter plus tard. Il n’y a pas de doute c’est l’été…