On m’a toujours dit que pour être astronaute il fallait savoir se repérer dans n’importe quelle position en reconnaissant les constellations. Je conteste et je dit haut et fort que ceci n’est qu’une mince épreuve face à celle que j’ai brillamment remporté cette après midi. En effet, plus dur que la navigation aux étoiles, il y a le changement d’une ampoule de phare sur une mégane nouvelle génération. Il faut en effet braquer les roues, ouvrir la trappe située dans le passage de roue, dévisser le capuchon, débrancher l’ampoule, enlever un ingénieux mais néanmoins incompréhensible système de ressort, retirer l’ampoule.
Il n’y a bien sûr que de quoi passer le bras et tout se fait à tâtons en aveugle. Le plus dur est le remontage, car une fois compris que l’ampoule a un sens, il faut remettre en place le système de blocage qui a eu la bonne idée de sortir de son emplacement. Je pense que même avec le phare sous les yeux on hésite sur le sens d’insertion de cette pièce mais là, avec comme seul sens disponible le toucher, sous un soleil de plomb d’une journée d’été à 30°…
Pour la petite histoire, j’ai été obligé de démonter l’autre phare et toujours à tâtons, de me faire une image mentale du système (inversée puisqu’il s’agissait de l’autre roue) et je ne sais par quel hasard, j’ai entendu un « clic » qui m’a tout mis en place à la327ème tentative.
J’attends donc d’un instant à l’autre un courrier de la NASA qui me communiquera mon affectation prochaine sur un vol orbital ou voire un retour sur la Lune (dont sont certainement issues les ingénieurs de Renault pour inventer des systèmes aussi compliqués et inaccessible pour une bête ampoule).