Je reviens d’une journée de travail dans la maison qu’une amie de l’escalade restaure. J’ai sur les doigts une odeur de métal, à force de fouiller dans le paquet de pointes. Mon pull est plein de sciure due à la découpe des lattes de lambris, ça sent bon le pin. J’ai dans le nez l’odeur du plâtre frais, de la poussière sur un sol en béton dont le carrelage n’est pas encore fait. Loin d’être dérangeant, j’adore ces odeurs qui résultent du travail des matériaux, tout comme lorsque l’on a passé la matinée à jardiner et que l’on a l’odeur de la terre sur les mains, quand on taille les arbres et que l’odeur de la sciure se mélange à celle de l’huile de la tronçonneuse. Quelle explosion d’odeurs, dès que l’on travaille. Cela me marque plus que le bruit des outils alors que pour certains, le bruit de la scie est leur madeleine de Proust accoustique.
Non, pas dans le sens dans lequel vous l’entendez à la première lecture. Cela fait quelques temps que j’essaye de mettre des mots sur ce que l’on ressent après une journée de sports. Que ce soit dans le sport « détente » tel qu’une journée à Fontainebleau ou comme aujourd’hui, lors d’un retour de compétition.
« Après l’effort, le réconfort », certes, qui dit réconfort, dit traumatisme. Il est vrai que lorsque l’on sort de sa douche bien chaude, on se sent bien. L’endomorphine fait lentement son action, on se sent flotter, on ne sent plus son corps. Puis on fur et à mesure que le corps l’élimine, c’est un déluge de sensations. Les muscles se refroidissant rappellent à l’esprit les coups que l’on pris dans la journée. Toutes les informations, les ordres que l’on a essayé d’imposer tout au long de la compétition résonnent comme un écho dans la tête.
Assouplis tes doigts ! Lève le coude en arrière ! Tire sur la corde ! Comme pour se venger de ce qu’on lui a imposé comme contraintes, les muscles se révoltent, soutenus par l’esprit. C’est un vacarme assourdissant dans la tête, alors que la chape de plomb de la fatigue s’installe doucement. Je n’ai pas connaissance de poètes du sport qui auraient pu décrire ces sensations mêlées. J’ai à l’esprit Guillaume Appolinaire qui décrivait l’ivresse d’une douce soirée sur le Rhin, un verre de vin à la main. Mon ivresse est bien plus dure avec moi.
Non je ne fais pas de la pub pour une fameuse marque de crème qui porte le même nom qu’un opéra parisien. Il y a quelques années j’ai demandé à une très bonne amie ce qu’elle faisait de ses dimanches quand elles ne faisaient pas de compétitions de tir à l’arc avec moi (oui à cette époque on faisait toute la saison de tir en campagne ensemble, et le premier qui trouve un autre sens à « tir en campagne » prend de très gros risques). Sa réponse m’avait laissé perplexe: « Je prends soin de moi ».
Chaque fois que l’on se quittait, elle me disait « Prends soin de toi ! ». Plus qu’une formule de politesse, cela s’apparentait à une recommandation. A l’époque, j’étais encore étudiant et insouciant et je ne relevais pas. Aujourd’hui je travaille dans un milieu où l’on nous met constamment sous pression, où je suis rarement chez moi car toujours en déplacements et où je ne compte pas mes heures.
Aussi, quand hier je suis arrivé chez moi à 19h, j’ai mis mon vieux jogging que j’ai déjà sauvé de la poubelle à deux reprises. Mon jogging préféré. C’est vrai qu’il est tout déformé, que j’ai autant d’allure que Tintin avec ses pantalons de golf et qu’il a des taches de peintures, mais il est tellement confortable… Puis je me suis installé auprès de la cheminée avec une lumière tamisée. J’ai mis la saison 7 de Friends dans le lecteur DVD. Ma série préférée. Cela tombe super bien, j’en suis aux préparatifs du mariage entre Chandler et Monica. Le fait d’avoir mes meilleurs amis qui se marient en mai et que je sois le témoin du marié m’a permis de faire le pont entre la réalité et la fiction.
Il n’était pas trop tard, du coup j’ai regagné mon lit pour me mettre au chaud. J’ai toujours le livre de Mathias Malzieu, 38 mini-westerns (avec des fantômes) que je n’ai pas fini. Je le déguste comme une glace à la menthe, en lisant un ou eux poèmes par soir. Comme par hasard, sous ma pile de bouquins du moment, j’avais également deux ou trois Calvin et Hobbes qui étaient à portée de main. Ma bande dessinée préférée. Sentant le sommeil monter, j’ai mis un cd d’ambiant (Asura). Ma musique préférée. Je me suis laissé flotter entre réalité et fiction, jusqu’à ce que je m’endorme avec le casque sur les oreilles.
Ainsi, l’espace d’une soirée, j’ai renoué avec mon moi profond. Ces instants sont rares donc précieux, ce ne serait pas la même chose si j’avais tous mes soirs de libres et l’embarras du choix pour occuper mes soirées. Aussi, oui je prends soin de moi une fois par mois en moyenne, tel qu’elle me l’avait recommandé avec quelques années d’avance.
En conclusion, en forme de voeux pour 2008, je dirais: « Prenez soin de vous ! »
J’ai trouvé pour moi
- Des escargots (au praliné, pas des vrais hein)
- Le jeu Guitar Hero II
- Un porte cd mural (parce que j’ai cassé le mien il y a quelques jours en faisant tomber la pile)
- Un Portefeuille (vide)
- Un tee shirt Mexx
- Un parfum (XY de Hugo Boss)
- Un livre sur la mythologie celtique
-Un repose-poignet pour la souris de l’ordinateur en forme de chien
- Un grand sac de sport
Cela pourrait être le début d’un livre, qui plus est écrit par Mathias Malzieu, mais non c’est seulement ce que j’ai pensé ce matin quand j’ai vu -8°c au thermomètre. A cette températures des phénomènes aussi étranges que magnifiques se produisent. Ce n’est plus une couche de fine glace qui se forme mais des mini-icebergs donc les pointent gelées recouvrent tout sur leur passage. Je me suis toujours demandé pourquoi on représentait les cristaux de glace en forme d’étoiles et j’avoue que jusque là je n’avais jamais vu ce genre de structures ailleurs que sur des photos. Voici la réponse en images:
Depuis ce matin je cherche un fond d’écran en rapport avec Noël. Très attaché à l’univers Disney, je trouve que celui-ci représente un certain idéal tant aux niveaux des valeurs et de la magie qu’est sensé apporter Noël. Mais là n’est pas la question. Comment se fait il que même à propos de Noël il soit plus facile de trouver une fille en string avec un bonnet de père Noël qu’un simple dessin de Mickey ? Noël serait il à ce point une source de frustration pour les gens ?
« Partir c’est mourir un petit peu ». Je ne peux qu’adhérer à cette pensée, moi qui pars en déplacement professionnel à peu près une semaine sur deux. A chaque fois c’est dur de cesser toutes ses activités, de ne plus voir ses amis, d’interrompre ses projets professionnels…
Le pire c’est quand ça se passe bien sur place, comme par exemple hier soir où j’ai revu Stéphane et Camille à Grenoble, que nous sommes allés grimper comme au bon vieux temps et que l’on a discuté jusqu’à tard dans la nuit. A peine remis, il faut déjà refaire sa valise et repartir dans une autre ville où là il n’y aura personne à revoir et où il va falloir passer ses soirées seul au restaurant à contempler les murs.
Du fait de nos emplois du temps familiaux chargés, nous avons attaqué la décoration du jardin avec les guirlandes lumineuses. En ce jour où l’on ouvre la première petite porte du calendrier de l’avent, c’était un peu surréaliste de poser ces illuminations alors qu’il faisait plutôt chaud et que le ratissage des feuilles (hé oui il en restait…) nous a donné suées et bouffées de chaleur.
Comme chaque année nous avons essayé d’innover, d’illuminer un coin du jardin que nous n’avons pas encore essayé. Comme chaque année nous nous sommes creusé la tête pour tout raccorder avec les prises multiples et les rallonges électriques dont nous disposions (quitte à faire une razzia dans toutes les pièces de la maison pour piquer celles qui n’étaient pas de première nécessité ou que l’on a pu libérer en rebranchant les appareils ailleurs). Comme chaque année nous avons fait en sorte que les passants dans la rue en profitent un maximum tout en nous laissant le loisir de les contempler depuis la maison.
La semaine prochaine on attaque le sapin, c’est ce qui va motiver ma semaine car je repars en tournée pour le boulot à Grenoble, puis Chambéry puis Lyon…