Comme chaque été lorsque l’on grimpe à Chambray, je ne peux m’empêcher de remarquer le nombre d’enfants qui sont fascinés par l’escalade. Cela se traduit souvent par une comédie auprès de leurs parents(les pauvres), quelques tentatives au ras du sol ou pour les plus jeunes sur la structure pour enfants.
Cela ne concerne pas uniquement les enfants. En effet qu’est ce qui nous pousse lors d’une randonnée en montagne de vouloir aller toujours plus haut ? Lors d’une balade dans une ville de trouver le point haut ? Ce n’est pas uniquement pour prendre une photo, du moins je ne le pense pas.
Outre l’enjeu que cela représente de surmonter un obstacle, de se lancer un défi (c’est d’ailleurs quand même étrange, alors que l’on est en vacances, sans contrainte ni problème à surmonter que l’on continue tout de même à s’en inventer) est-ce que l’on n’obéirait pas à un instinct plus ancestral ?
Les premiers hommes aménageaient leur habitat dans des cavernes en hauteur pour se protéger des prédateurs. Est-ce que l’on aurait gardé une trace dans nos gênes de cette habitude ? De quels prédateurs du monde moderne tentons-nous de nous protéger ?
Au vue de la topologie de notre région, l’escalade n’est ni un affaire de tradition familiale (mis à part pour un certain beubeu) ni une contrainte imposée par notre environnement. Vu le nombre de personnes qui sont initiées chaque année, on peut croire que toutes ont répondu à un appel.
Cherchons-nous une élévation spirituelle en tentant de nous élever physiquement ? Les sacrifices physiques que cela implique, la paix intérieure que l’on ressent à la fin d’une grande voie ou lorsque l’on contemple un lever de soleil sur un glacier, laissent indéniablement une marque en nous et on peut dire que l’on sorte grandi d’une telle réussite.
L’élévation spirituelle du grimpeur passe également au travers de la fraternité et de l’esprit qui nous unit. Savoir que l’on peut compter l’un sur l’autre aussi bien lors d’un simple assurage en SAE ou lors d’une semaine d’expédition nous ouvre également l’esprit.