Au moment où j’écris ces lignes, je contemple une goutte de sang sur mon doigt. Je ne me souviens pas avoir fait quoi que ce soit pour me couper, je me demande comment elle est apparue. Au delà de la cause de son apparition, je contemple mon humanité.
Etant fan de sciences fictions, je passe mes soirées à lire des romans sur l’intelligence artificielle, les robots. Dans mon délire de space opéra, j’en arrive à douter de ma propre existence. Qu’est ce qui me prouve que je ne suis pas un robot ultra perfectionné qui aurait la conscience d’avoir une existence propre. Que se passerait il si quelqu’un venait me l’annoncer en me disant que mes souvenirs m’ont été artificiellement implantés. Il me vient alors à l’idée d’entrouvrir ma peau pour constater par moi même que je ne suis pas fait d’un corps en titane. Surtout que de toute ma vie je ne me suis jamais rien cassé malgré des chutes impressionantes.
Mais si au delà de cela, j’étais plongé dans un univers informatique et que j’étais complètement dématérialisé, baignant dans une matrice et que toute l’humanité n’était que le fruit d’un algorithme très complexe. Le fait de me couper un bras et la douleur ressentie pourraient tout à fait être prévus et le résultat de cette expérience injecté dans mon esprit comme tout le reste de mes perceptions. Dans ce cas je serais incapable de faire la part des choses entre la réalité et la simulation.
Mais n’est ce pas déjà notre cas ? Notre esprit est incapable d’imaginer un univers infini. Limitation intellectuelle ? Fausse hypothèse de travail ? Volonté d’une intelligence supérieure de nous brider ?
Rassurez vous je n’ai aucune tendance suicidaire, ni d’auto-mutilation, je ne suispas non plus en pleine crise existentielle, ce n’était qu’un petit jeu intellectuel causé par une overdose de lecture.