Ce n’était pas simplement un membre de mon équipe, lui qui m’appelait « mon capitaine » à chaque fois qu’il me voyait. C’était l’incarnation de l’optimisme, lui qui était passé par des hauts et des bas et qui venait enfin de trouver une stabilité familiale.
Quand je lis les textes d’Hubert Reeves sur la mort, cela parait normal, dans l’ordre des choses et finalement on finit par l’admettre. Mais quand son ami de 37 ans s’endort et ne se réveille pas, on a envie de crier à l’injustice, de demander des comptes à quelqu’un. Elle est où la finalité maintenant ? Rien n’arrive à nous consoler, on ne peut pas se dire « il a bien vécu ». On se heurte en permanence à un mur bâti d’incompréhension et d’absurdité qui nous renvoie que l’écho de nos propres interrogations.
Même la technologie que je chéris tant y contribue, en recevant avec retard un des mails qu’il m’avait envoyé ce week-end ou lorsque son ordinateur a été allumé et que je l’ai vu apparaître dans ma liste de contacts msn.
Lors de la compétition que nous organiserons la semaine prochaine, son arc sera symboliquement posé à sa place laissée vide sur le pas de tir. Ce sera la compétition la plus dure de ma vie.